Au regard des derniers événement concernant le banc d'Arguin, il nous semblait nécessaire, avant de faire quoi que ce soit, de revenir sur quelques dates. Ceci afin de donne quelques perspectives, de ne pas reproduire nos erreurs et de guider nos démarches dans l'avenir.
Avant tout, il est important de préciser que la défense de la pratique du kitesurf sur le banc est incarnée au sein du club par Fabien. Il oeuvre en notre nom depuis.....longtemps sur ce sujet et continue à donner beaucoup de temps et d'énergie afin de faire avancer le sujet. Que ce soit lors de moments très médiatisés ou bien, et c'est souvent le coeur de ses actions, tout le reste du temps. lorsque personne ne parle du sujet sur les reseaux sociaux, il assiste à des réunions presques hebdomadaires au sein du PNM afin de défendre le point de vue des sports de glisse et du kite en particulier. Il est de tous les combats que vous pourrez découvrir ou redécouvrir dans les lignes suivantes.
Ceci écrit, on peut maintenant commencer par évoquer le passé:
- 4 août 1972: Création de la Réserve Nationale Naturelle du banc d’Arguin par un arrêté.
- 9 janvier 1986: Décret modifiant l’arrêté de 1972.
- 1999: Le kitesurf se développe sur tout le bassin d’Arcachon. Premières navigations en kitesurf du coté du banc du Toulinguet.
- 2003: Création de l’association APCKite, regroupant les kitesurfeurs du bassin d’Arcachon. Ses principaux objectifs sont la prévention auprès des pratiquants afin d'éviter des accidents dramatiques, la fédération des kitesurfers afin d'organiser rencontres et compétitions et la défense des lieux de pratique.
- 27 avril 2004: Un arrêté est publié, visant à interdire le kitesurf sur l’ensemble du périmètre de la réserve, toute l’année. La cause invoquée est le dérangement des oiseaux, sans qu’aucune étude ni preuve ne soit amenée. Cet arrêté, à la demande de la Sépanso lors du comité de gestion de la réserve du 21 novembre 2003, est inter-préfectoral. L’APCKite n’a pas été informé, ni consulté. La décision est unilatérale, injustifée et arbitraire. La Sépanso prétend que cet arrêté ne sert qu’à confirmer précisément l’interdiction du kitesurf, car déjà interdit dans les faits depuis 1972, considérant qu’il s’agit d’un survol à moins de 300m d’altitude, et que la vitesse est limitée à 5 nœuds sur l’ensemble de la réserve. Les kitesurfeurs découvrent cette interdiction en octobre 2004, il est alors trop tard pour dénoncer l’arrêté. La seule voie juridique possible, à part une volonté de la Sépanso, est la saisie du conseil d’état. Cela nécessite de faire appel à un avocat au conseil d’état. L’APCKite n’a pas plusieurs dizaines de milliers d’euros. Commence alors les rencontres et autres réunions, qui vont durer plus de 10 ans.
- 2005: Avec le président du KCL (Kitesurf Club de Lacanau) et président de la ligue d’Aquitaine de kitesurf, nous rencontrons les dirigeants de la Sépanso, à leur siège rue de Tauziat, à Bordeaux. Ce sera la seule et dernière fois où la Sépanso acceptera de dialoguer avec les kitesurfeurs. Les dirigeants de la Sépanso avouent que le kitesurf n’est pas une nuisance très importante, mais leur pouvoir leur permet d’interdire toute activité, sans avoir à se justifier. Dans le doute d’un accroissement de cette pratique, l’interdiction est totale, aussi bien d’un point de vue géographique que temporel. Ils nous promettent que jamais ils ne reviendront en arrière sur cette interdiction, afin de ne pas faire de « précédent », que certaines autres activités pourraient prendre pour exemple.
- Février 2007: l’APCKite est autorisée par le sous-préfet Philippe Ramon, à mandater une personne pour participer au comité de gestion du banc d’Arguin. A la vue d’un kitesurfeur présent à ce comité, les 7 membres de la Sépanso refusent le débat. C’est le sous-préfet qui fera preuve d’autorité, afin que qu’un argumentaire soit présenté. Les participants sont unanimement d’accord avec les propositions et revendications des kitesurfeurs, le responsable des sports à la mairie de la Teste prend la parole pour nous soutenir. S’en suit une levée violente de boucliers, où les membres de la Sépanso, rouge de colère, nous comparent publiquement à « un élevage de porcs » et « une baraque à frites ». Ils vociférent qu’ils n’ont aucune preuve à apporter, seules leurs décisions font foi, et que le sous-préfet n’a pas autorité à modifier l’arrêté interdisant la pratique du kitesurf à Arguin. Bref, ils ont « plein pouvoir ».
L’APCKite rencontrera alors les sous-préfets Philippe Ramon, Pascal Gauci, Jean-Pierre Hamon, Dominique Christian, la députée-maire Marie Hélène Des Egaults, les maires d’Arachon et La Teste, … A chaque fois, nous avons l’appui des élus, qui n’acceptent pas cette interdiction abusive et arbitraire. Mais la hiérarchie des lois fait que l’arrêté est inattaquable. Seul le bon vouloir de la Sépanso permettrait de modifier l’arrêté, et répondre à notre demande d’aménagement de cette interdiction, afin de permettre la pratique du kitesurf loin des zones de présence d’oiseaux, et durant des périodes peu sensibles en terme migratoire.
- 2007: les premières contraventions tombent. 135 euros d’amende, reçu à domicile via l’identification du bateau ayant amené des kitesurfeurs à Arguin ou le véhicule garé sur le parking.
- 6 septembre 2007: Entrevue entre la Sépanso et l’APCKite. Statue Quo…
- 2008: l’APCKite devient membre de l’UNAN33 (Union Nationale des Associations de Navigateurs – bureau de la Gironde), qui nous soutiendra régulièrement.
La FFVL viendra un temps nous apporter son aide et son expérience, comme par exemple les concertations entre les parapentistes et les écologistes. La Thèse de Nicolas Le Corre démontre le niveau négligeable de dérangement des kitesurfs auprès de l’avifaune en baie de somme. Tous ces élements sont ignorés par la Sépanso, qui confirme qu’elle ne modifiera jamais l’arrête interdisant la pratique du kitesurf à Arguin.
- 14 août 2011: l’APCKite organise une manifestation sur le banc du Toulinguet. Malgré la météo, c’est plus de 200 personnes qui répondront à l’appel, relayé dans les médias locaux.
- 2014: Une enquête publique est ouverte, afin de recenser les avis de la population du bassin d’Arcachon, sur un projet de décret visant à modifier l’arrêté du banc d’Arguin. Les conclusions du commissaire enquêteur nous sont favorables.
- 5 juin 2014: Un Parc Naturel Marin est créé sur le bassin d’Arcachon. Un kitesurfeur est élu membre du comité de gestion, représentant des sports de glisse. Mais le PNM s’exclut d’office de tout avis en rapport avec Arguin, ne souhaitant pas faire d’ingérence auprès du gestionnaire historique.
- 13 mars 2015: Après une réunion au CDESI (Conseil Général de la Gironde, direction des sports, Commission Départementale des Espaces, Sites et Itinéraires), un courrier adressé au préfet de région, au préfet de la Gironde et à la DDTM, un avis avec réserves est émis, afin qu’une concertation soit menée pour autoriser la pratique du kitesurf à Arguin.
Après ce petit retour en arrière, où en est on aujourd'hui ?
- 10 mai 2017: le nouveau décret visant à modifier l’arrêté d’Arguin est publié au JO, avec mise en application immédiate. Les conclusions du commissaire enquêteur ont été ignorées, ainsi que les différents avis émis. La Sépanso a fait passer par la ministre de l’écologie Ségolène Royal, 2 jours avant son départ, ce texte qui fait doubler la surface de la réserve de 2300 hectares à 4600 hectares et amène de nombreuses nouvelles restrictions, touchant maintenant tous les usagers du bassin d’Arcachon (plaisanciers, professionnels, pêcheurs, …).
Que va t'il se passer demain ?
Nous avons deux mois pour contester ce décret mais ça coûte beaucoup d'argent. Etes vous prêt à vider les caisses du club, au détriment d'autres activitées, afin d'engager un combat loin d'être gagné ? c'est un débat qui est ouvert. Ce qui est sûr, c'est que sans licenciés, nous ne pouvons rien faire. Plus nous sommes, plus nous pourrons faire entendre notre voix au près des autorités. Il faut cependant prendre la mesure de nos combats. Nous restons une association, il faut donc choisir à quel objectif nous devons consacrer notre temps limité. et le but au final est d'oeuvrer pour le plus grand nombre.
En parallèle, le club ainsi que d'autres associations d'usagers vont envoyer un courrier au président de la république et à son ministre de l'écologie (kitesurfer de longue date). Ce courrier fera la lumière sur les problèmes rencontrées par les kitesurfers.
- 3 juin 2017: une manifestation est organisée à 10h devant les affaires maritimes d'Arcachon, visant à rassembler tous les usagers du bassin d’Arcachon qui dénoncent ce nouveau décret liberticide.